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Derrière le Paravent Suèdois
14 juin 2009

Rien. Magie.

Il y a des films qui vous rappellent de façon magistrale ce qu'est le cinéma, le vrai. Le cinéma, c'est un procédé de restitution de la vie, du mouvement par une succession d'images fixes, 24 par seconde pour être précis. Bref, le cinéma c'est avant tout une histoire de photographies en mouvement.

Bientôt le nouvel épisode de l'Âge de Glace va débarquer sur nos écrans. Idem pour le nouveau Disney-Pixar. Je n'ai rien contre cette animation 3D par ordinateur, j'ai même été ébloui par Toys Story, enchanté par Cars, et j'irai certainement voir l'un de ces nouveaux films. Juste que les qualités ahurissantes de l'animation, des rendus, des effets et mouvements de caméra calculés par de puissantes machines m'émeuvent de moins en moins. Pour la raison simple que l'on peut quasiment tout faire maintenant par ordinateur. Hier, au cours d'une soirée, je discutais avec un ami qui travaille dans les effets spéciaux. Il rentrait de Monaco où il avait tourné une série de plans avec une caméra fixée sur une Porsche à toute berzingue pour des traveling de poursuite pendant le Grand Prix. Juste que le Grand Prix va être refait sur ordinateur à Hollywood, et tout Monaco «mappé» sur des volumes gigantesques formés de conteneurs de bateaux peints en vert empilés autour d'un bout de décor reconstituant quelques rues de Monaco. Si Erich Von Stroheim avait eu ça pour son Folie de femmes

Image_2

Coraline est un bijou, une pierre précieuse, que dis-je ? un diamant de cinéma. Ce cinéma fait d'artisanat et de sueur. Cette animation, image par image, photographie par photographie. Un cinéma où tout est fait ou refait en vrai. Comme Erich Von Stroheim pour son Folie de femmes qui fait reconstruire Monaco sur un plateau avec 2000 figurants piétons, cavaliers, voitures… L'équipe d'animateurs de Coraline a franchi des limites qu'avaient pourtant repoussées à l'extrême Tim Burton avec son Noces Funèbres. Et là, point d'ordinateur, point de fond vert ou de mapping. Juste quelques milliers d'objets, fils, fleurs, gouttes d'eau, feuilles, herbes, grains de sable à faire bouger, millimètre par millimètre, image par image pour composer des séquences totalement éblouissantes.

Mais Coraline n'est pas qu'une œuvre ahurissante sur le plan technique, c'est également, et surtout, un conte magique et terrifiant qui vous transporte dans les songes et un monde parallèle. Qui n'a pas rêvé d'avoir des parents plus ceci ou plus cela ? Coraline franchit un passage qui la conduit vers une autre mère et un autre père plus proches, plus aimants, plus attentifs, plus créatifs, plus joyeux, plus… Mais ce plus a un prix. Le conte d'enfant bascule dans un cauchemar onirique dont certaines ambiances n'ont rien à envier à un film d'angoisse pour adulte.

Inutile donc de vous dire que je recommande vivement ce pur moment de bonheur cinématographique signé par l'équipe de réalisation de L'étrange Noël de Mister Jack. Ceci expliquant peut être cela…

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Commentaires
C
C'est merveilleux. Ce film est vraiment un chef d'oeuvre.<br /> :)
N
J'en veux, j'y cours, j'y vole!
Derrière le Paravent Suèdois
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