Mission
Madame, l’autre soir, nous avons devisé cinéma en nous rendant dans une salle obscure Place de Clichy. J’ai tenté de vous convaincre de voir les derniers exploits de Tom Cruise, mais vous aviez été salement déçu par son dernier opus signé John Woo. Oh, je vous comprends…
Finalement nous avons eu froid dans une salle mal fichue devant un film d’un intérêt réduit. Mon goût pour les jeux vidéos et autres Play-Stations étant très limité, pour ne pas dire nul, cette histoire de ville envahie par des âmes, le diable et son staff, les ténèbres et des cendres qui n’arrêtent pas de tomber du ciel m’a profondément ennuyée.
Christophe Gans est certes un excellent technicien, un homme aux goûts artistiques certainement surs (enfin, dans le registre qui le concerne), malheureusement, un film ne se résume pas à un enchaînement de séquences aussi choc soient-elles. Et si son Silent Hill nous offre 2 ou 3 bons moments de terreur bien ficelés, le reste du temps, pardonnez-moi, on s’emmerde…
Madame, je comprends alors votre humeur rognognon en sortant du spectacle de cinématographe. J’aurais dû vous traîner de force par les cheveux pour voir Tom Cruise. Hélas comme seul argument, je n’avais que 1 ou 2 bons papiers vus dans des canards et ma bonne éducation m’empêchant d’attraper votre chevelure et vous m’avez aussi opposé 2 ou 3 autres articles moins enthousiastes… Soit.
- + -
Mission Impossible I était bien envoyé au début, mais souffrait d’une intrigue trop tarabiscotée et d’une poursuite cascade finale énorme et mal fichue sur le plan technique. Le truc de trop qui vous flingue le plaisir.
Mission Impossible II, malgré John Woo aux commandes était purement et simplement un ratage complet. Oublions purement et simplement.
Alors jamais 2 sans 3 ? Et bien, non.
Mission Impossible III est Le Mission Impossible. Enfin ! le bon. Le très bon même.
- + -
Premier bon point, le film revient à la base, avec un pitch de mission que Peter Grave aurait pu très bien mener dans les années 70. Et son déroulement nous conduit (entre autres…) à un enlèvement au Vatican (je ne vous en dis pas plus), où il ne manque plus que Barbara Bain. Pratiquement les mêmes méthodes qu’un épisode de la série…
Ensuite pour prendre les commandes, Tom Cruise, détenteur de la licence et producteur, a eu le flair de débaucher J.J. Abrams, réalisateur des 2 série TV qui cartonnent, Alias et Lost. Je connais peu Alias, mais une caractéristique de la première saison de Lost était d’entrebâiller des portes, de donner un petit bout d’indice sur lequel vous pouviez gamberger des soirées : c’est quoi la porte en ferraille sur l’île déserte, pourquoi untel sait tout sur machin, etc. MI III use de ce même procédé : mais il fait quoi ce super le méchant ? et puis c’est quoi cette putain de patte de lapin ???
Autre bon point, le rythme. Alors, là accrochez-vous ! Ce film roule à 400 à l’heure. Sauf que c’est ultra fluide ; les scènes d’actions et de manipulations sont d’une parfaite lisibilité, on comprend qui tire sur qui, à quoi servent les gadgets (pas tant que ça finalement, comme dans un vrai épisode où il n’y en avait que 2 ou 3 et beaucoup de comédie), l’architecture des lieux, les déplacements dans les poursuites et les fuites.
- + -
Rien à dire alors ? bah… Je ne vais pas cracher dans la soupe, pour une raison simple, c’est que le film tient la route sur pratiquement toute la longueur, et ça c’est rare.
Je pensais à ça avec Madame, devant Silent Hill : les recettes de constructions de films d’actions, thrillers… Règle numéro 1 : toujours débuter avec la grosse scène bien lourde, soit flippante, soit cassage monstrueux, etc. MI III, je vous préviens cela démarre très costaud !
Ensuite on plante le décor, les personnages et l’on balance 1 ou 2 trucs, qui resserviront 1 heure plus tard. Après, le film se construit sur un rythme alterné action/comédie/comédie/action/etc. Et c’est dans ce rythme-là, que bon nombre de productions s’enlisent depuis un moment. Soit par une intrigue qui s’embourbe, soit par la nature des actions : on a trop mis au début, et après bof, ou alors il faut garder le fric pour le grand truc final et le reste finit par être mou, (c’est la maladie de Silent Hill). Et si par malheur on y ajoute un jeu d’acteur bancal, c’est foutu.
Mission Impossible III maintient ce rythme sur pratiquement toute la longueur, et rien que ça, cela mérite d’être souligné. Enfin mention spéciale à Philip Seymour Hoffman en super méchant, brrrr…
- + -
Bon vraiment, rien à dire alors ? bah si… La fin. Comme toujours, on a droit au méchant, enfin le vrai (hè, hè…) qui explique, bavarde, bavarde… Et puis il y a plein de technologies et de moyens pharaoniques de baston pendant tout le film, et cela finit en… Et puis zut, je ne vais pas vous dire, merde…
- + -
Et puis, la patte de lapin, bordel, c’est quoi ?
- + -
From Mission Impossible - Lalo Schiffrin - L'authentique…