De quels droits (re-fin) ?
La licence globale est morte cette nuit. Ouf !
Il y a quelques jours, j’ai donné mon point de vue sur le Barnum autour cette foutue Loi DADVSI (Droit d’Auteur et Droits Voisins dans la Société de l’Information) qui occupe bien des énarques, des lobbyistes de tout poil et les députés en ce moment. Comme si la santé financière des maisons de disques était devenue un enjeu national, une question de sécurité d’État.
Pendant ce temps défilent dans les rues des manifestations contre le CPE. Ce contrat qui permet d’embaucher et débaucher avec aisance un jeune de moins de 26 ans. Pourquoi 26 ans ? hein ? Et pourquoi pas 25 ou 27 ans ? Mystère…
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Je suis ni un libéral à l’extrême, ni un révolutionnaire gauchisant. Je me lasse juste de ces gouvernements (gauche ou droite, pas un pour rattraper l’autre) qui se diluent dans des programmes, des lois et des projets qui s’éloignent des préoccupations de base de la collectivité : l’éducation, la santé, la protection sociale, l’emploi, les infrastructures (transport, énergie) et la sécurité.
Est-ce que la santé financière d’Universal s’inscrit dans le pacte citoyens gouvernement ? NON. Et par corollaire, la santé financière des artistes ? Puisque par un tour de magie de dialectique et d’intox les lobbies des maisons de disques ont convaincu les législateurs de pondre une loi sur le sujet, puisque tel est son titre ?
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La licence globale était le sommet du surréalisme. Pomper une somme sur les abonnements des FAI pour la reverser aux artistes. Ben voyons !
Mon papa a 74 ans et un accès Internet; comme la majorité des seniors, qui sont des gros consommateurs de ce média. Et c’est bien connu, c’est eux qui téléchargent comme des fous les mp3 de Lorie ou M Pokora, artistes français dont il faut sauver la création…
Et comme je ne fais pas de mauvais esprit, je paie pour ma société, comme tous les entrepreneurs de France, un FAI pour mon accès Internet. Et bien entendu, tous mes salariés téléchargent matin, midi et soir des mp3 de Johnny qui est dans une merde noire…
Mais j’aide aussi Johnny. Enfin, ma société. Au bas mot, on doit graver une dizaine de CD par jour, 3000 à la louche par an. Et donc autant de centimes d’euros par CD que l’on reverse au nom des droits d’auteur. Juste que sur les dits 3000 CD, il y a des fichiers de travail, des documents, des factures, des sauvegardes, enfin, tout sauf des mp3… Cherchez le bug.
Avec le projet de licence globale, les législateurs étaient partis pour pondre un autre impôt (le mot n’est pas de moi, mais de Renaud Donnedieu de Vabres, ministre…) redistribué à une corporation.
Le surréalisme total : à la base des maisons de disques qui pleurnichent et l’on se retrouve avec une idée de flux financiers qui vont directement dans les poches des artistes. Et les maisons de disques, elles ?
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Une fois de plus je n’ai rien contre la rémunération des artistes et leurs droits. Cela relève avant tout de contrats entre eux et les éditeurs. Seulement voilà, la loi DADVSI cache une machine à pomper du blé pour les droits de façon arbitraire et cette fois totalement abusive. Le système est magique !
Que dit l’article 8 de cette loi (hors amendement) : Les titulaires de droits ont la faculté de prendre des mesures permettant de limiter le nombre de copies.
Cela veut dire quoi ? que Universal & Co peuvent définitivement verrouiller les CD et les mp3 diffusés rendant la copie totalement impossible. Pas même une seule, au nom du fameux usage privé. Alors, si à terme toute copie est impossible juridiquement, peut-on encore justifier d’une redevance sur les CD et DVD vierges ?
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Universal & Co, vous voulez nous faire croire que vous défendez les intérêts des artistes ? En poussant le débat sur les droits, vous avez conduit les médias et les internautes à braquer les projecteurs sur un système pas clair et qui risque de devenir encore plus foireux.
La caissière du Gaumont est charmante. Non je ne répète pas mon précédent post. Je veux juste souligner qu’elle travaille dans une compagnie intelligente. Avec le Pass Gaumont, ils ont inventé leur licence globale : 20 euros par mois et je peux aller au cinéma matin, midi et soir si cela me chante.
Alors je vous le redis, au lieu de faire travailler des députés sur une loi de toute manière impopulaire et dont je ne vois pas le rapport avec le fonctionnement général de la collectivité (En d’autres termes plus poujadistes, est-ce que garantir les droits d’Eddy Mitchell va créer des emplois ?), faites plutôt travailler les neurones de vos équipes marketing et de vos directeurs artistiques. Et ne soyez pas aussi bornés sur d’autres modèles économiques…
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Rappel :
L’argent n’a pas d’idées, seules les idées font de l’argent.
Jacques Séguéla – Fantaisiste.
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