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Derrière le Paravent Suèdois
31 octobre 2006

Combien ça coûte ?

Toute chose a un prix. Combien ? pfff… Par exemple dans mon métier d’artisan en réclame, je suis régulièrement confronté à ce problème, au moment du devis de mes brillantes prestations. Combien coûtent les idées pétillantes germant dans les cerveaux de mes collaborateurs et accessoirement le mien? Un modèle purement comptable pourrait se limiter à revendre le temps passé. Seulement voilà, le temps de naissance des idées est variable. Tenez, par exemple, pour une idée de visuel pour une couverture de tarif de location de tractopelles (bah oui, ça arrive…) on va y passer un jour et pour le concept d’une campagne grand public pour vendre des lunettes, l’idée viendra au bout de 10 minutes autour d’une pizza en échangeant des conneries (note pour moi : penser à manger des pizzas pour le budget des tractopelles). Dans ce dernier cas, faudrait-il que je facture quelques centaines d’euros une idée qui va contribuer à en faire gagner des milliers à mon client ? Ma profession s’épuise régulièrement sur ce vaste débat : la rémunération du conseil et de la création…

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En fait, tout a un prix. Je crois que je ne vais pas faire des amies, mais je repense au film avec Robert Redford et Demi Moore : le prix d’une femme. Combien faut-il donner à une femme pour qu’elle accepte de coucher avec vous ? De mémoire, dans Proposition indécente, Demi Moore était «valorisée» de 500 000 dollars. Correct… Faudrait que je réfléchisse à mon prix pour coucher avec une dame, mais c’est comme les idées en réclame, cela dépend de la dame (vs les tractopelles…).

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Je repense à une citation de Jacques Séguéla que j’ai reprise plusieurs fois sur ce blog : l’argent n’a pas d’idées, seules les idées font de l’argent. J’observe d’un œil vague les agitations des pré-candidats au concours du président de la France qui va se dérouler dans 6 mois. Le grand truc, c’est la croissance. Faire tourner plus d’argent, donner plus d’argent (voir le débat qui s’installe en ce moment sur les 1500 euros du salaire minimum) pour consommer plus, et créer ainsi des emplois… Mais pour consommer quoi ?

Il y a deux formes de bénéfices : le résultat du travail de l’argent (Bourse, placements, intérêts, dividendes, etc.) et l’argent résultant du travail qui produit des idées. Un exemple simple. Steve Jobs, pdg de Apple et son équipe ont eu une idée de génie : inventer le ipod. Il semblerait qu’il se soit vendu plus de ipod en quelques années que de walkmans depuis son invention, il y a presque une trentaine d’années. Vous voyez la nuance ?

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Un Anglais, certainement brillant, vient de remettre un rapport valorisant l’humanité à 5 500 milliards d’euros.  C’est la facture liée au réchauffement de la planète si rien n’est fait d’ici 10 ans. Cette somme «abstraite» (5 500 000 000 000 €, ça vous parle ?) correspond aux frais liés aux inondations, manque d’eau potable, absence de récoltes dans des zones où il faudra déplacer des centaines de millions de personnes, etc, etc.

Alors pour donner un ordre d’idée de ce que représentent ces 5 500 milliers de milliers de milliers d’euros, on a donné à la presse des équivalents. Des images, c’est toujours plus parlant. Coco, tu ne te rends pas compte, c’est grave, c’est l’équivalent de la guerre de 14 et 39 réunies. Ah ? Bah, oui, mais on est toujours là… C’est l’équivalent de la crise de 29 ! Heu, je n’étais pas né et puis cela n’a pas empêché mon grand père de faire des affaires, non ?

Et puis comment on a pu calculer un truc pareil ? On a des modèles et des référentiels pour chiffrer le déplacement de centaines de millions de personnes… ?

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Voilà, on va faire la une des médias avec ça, vendre du papier avec et je ponds ma note à la con sur ce blog.  Et après ? Vous voulez mon point de vue ? Brandir un spectre d’un himalaya économique qui ne veut rien dire tellement c’est abstrait, qui repose sur des hypothèses valables à un instant t, qui s’appuie sur des comparatifs, certes infiniment douloureux, mais qui n’ont pas été fatals à l’espèce humaine, c’est ouvrir la possibilité de «relativiser» une catastrophe, qui, elle éradiquera à terme toute vie sur la planète.

Ce rapport est débile pour une raison très simple : la vie n’a pas de prix. C’est tout.

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On clique sur l'image :

GW

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Commentaires
I
la belle bleue > clip sympa. Justement je parle de "relativiser" cette catastrophe planétaire inéductable si on ne bouge pas. Ça n'a pas râté : Bush et son administration contestent la somme de 5 500 Md€ jugée trop élevée… Ben, voyons…
L
Excellent clip.
Derrière le Paravent Suèdois
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