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Derrière le Paravent Suèdois
16 mai 2006

Avis de dépressions au Moulleau.

Non, je n’ouvre pas de rubrique météo sur ce blog. La dépression dont je parle, c’est celle qui tombe tranquillement sur Patrick, sous sa tente Maréchal. Vu que sa femme ne risque pas d’arriver. Elle le largue…

Il y a aussi, la dépression qui frappe aussi Jacky et Laurette. Il faut dire qu’ils ne la voient pas vraiment, vu qu’elle est cachée par un arbre. Un pin pour être plus précis.

Quant à Paul et Sophie, tout est en dépression chez eux : couple, sexualité, ennui de la vie…

Sinon, l’air d’Arcachon, visiblement, il fait du bien à la petite Vanessa qui atterrit par erreur au milieu de cette «joyeuse» bande de vacanciers, vu que la sublime Aston Martin de son chirurgien esthétique de père y est tombée en panne. Comment pas Arcachon ? ah, on me dit que c’est plus vers le Moulleau… Bon, on va dire camping des Flots bleus…

- + -

Pour faire simple, Camping de Fabien Onteniente, c’est bienvenue chez les loosers et les dépressifs. Un film sous Prozac, Lexomil et Stylnox (dont on voit une boîte…).

Au départ je voulais titrer affreux, sales et méchants au Moulleau. Mais en fait, c’est faux et beaucoup plus triste. Tous les personnages de ce film vont trop mal.

camping1

À droite et à gauche j’ai lu ou entendu des allusions aux Bronzés. Malheureusement la situation est bien plus tragique au camping. Dans le film de Patrice Leconte, les personnages trimbalent plus ou moins leurs petits soucis, mais globalement ils semblent heureux, partagent quelques bons moments et bons nombres de gags relèvent du comique de situation.

Franck Dubosc, co-auteur du film, plonge tous ses personnages dans une tristesse de l’existence assez infernale. Ces pauvres campeurs naviguent entre le chômage, les couples en crise, des carrières pseudo artistiques à 2 balles, l’ennui de la retraite et l’illusion du bonheur dans un hôtel particulier du XVI…

On rigole les premières minutes, on se marre au télescopage de ce monde de provinciaux, de couches ouvrières ou moyennes avec un grand ponte de la chirurgie parisienne… puis progressivement tout se fissure.

camping2

On rit jaune, puis on ne sait plus s’il faut rire ou pleurer. Le grand ponte de la chirurgie (assez bon Gérard Lanvin, et aussi Claude Brasseur à vieux con plus vrai que nature…) est autant à la ramasse que les autres, un baltringue, comme il se définit lui-même…

- + -

Alors, Camping, bon film ? Dans la catégorie divertissement familial où l’on va voir d’un festival de gag ? Non. Mais dans la catégorie comédie-dramatique à la française ? Oui.

Camping navigue entre deux marées, le comique, parfois tarte à la crème, quelques bonnes répliques (une spécialité cinématographique française) et la peinture à l’acide de ces petits gens de Province à qui visiblement il suffit de donner du Ricard, un vieux slow de Dassin et un Bernard Montiel pour sublimer l’élection d’une dinde en Miss Camping…

camping3

Sauf que, comme une marée vicieuse au milieu du Bassin d’Arcachon qui vous transforme un banc de sable magique en un piège mortel, la rancœur et le ras-le-bol de la France d’en bas surgit d’un coup…

- + -

Le camping, c’est bien. Ça vous plonge dans la vraie vie…

- + -

 La Belle Vie - Sacha Distel - L'authentique, à défaut du très bon remix de Nicolas Errèra dans la BO…

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Commentaires
K
tres bonne critique mieux que ceux d'allociné :) non mais c'est vrai que je n'ai pas eu l'occasion d'aller voir ce film. Je pense que je vais me faire plaisir la semaine prochaine où j'aurais plus de temps pour moi!<br /> J'ai eu l'occasion de parler à C. Brasseur à mon boulot et il est très humain.
Derrière le Paravent Suèdois
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