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Derrière le Paravent Suèdois
27 avril 2008

Le (presque) bon film du dimanche…

Dans ma Cité Royale, à 11 h soit on va à la messe, soit on va au cinématographe. J'ai choisi la seconde option depuis le baptême d'imposture junior (presque 10 ans maintenant…). Quoique je n'habite que depuis 6 ans dans ma Cité Royale. Maintenant, quand j'y repense, dans les années 80, j'habitais à deux pas des Champs Élysées et je fréquentais déjà des salles presque désertes à l'heure de la messe. Comme quoi, le cinéma et l'église, ça ne le fait pas…

Qu'est-ce que je raconte là…? c'est compliqué.

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Justement en parlant de compliqué, c'est la caractéristique des bons films d'embrouilles et d'arnaques. Compliqué.

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Mais du "bon" compliqué. Parce qu'il y a plusieurs sortes de compliqué. Comment vous expliquer ça simplement ? Tenez, prenez par exemple le film de Ridley Scott, Les associés (2003) avec Nicolas Cage et Sam Rockwell. Il s'agit donc d'un film sur deux arnaqueurs qui pigeonnent des braves gens. Un jour, Sam Rockwell propose à son associé Nicolas Cage un gros coup pour changer de l'ordinaire. Faut dire que Nicolas est dans une sale déprime et souffre de troubles obsessionnels compulsifs. Son psychiatre le laisse en carafe et il doit en voir un nouveau en catastrophe. Sans parler de sa fille qu'il n'avait jamais vue et qui débarque du jour au lendemain dans sa vie bien rangée. Et en plus elle veut monter des arnaques avec lui…

Vous me suivez toujours ? C'est ça le principe des films à arnaque. Une situation simple de base qui va se compliquer par couches successives, des imprévus, des nouveaux personnages sortis de nulle part, sauf pour les protagonistes, avec souvent une arnaque dans l'arnaque. Et comme pour réussir une arnaque, il faut toujours un pigeon, le bon film d'arnaque dévoile à la dernière minute le pigeon. Parce que bien entendu, le pigeon n'est jamais celui que l'on croit…

Pour revenir au film de Ridley Scott, tout ce passe comme prévu. Sauf que l'arnaque foire. Nicolas se retrouve arrêté par les flics. À moins que…

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Ca$h, le nouveau film où Jean Dujardin tient le rôle principal, suit à la lettre les règles du genre. Et c'est peut être là le problème.

Je reprends. Un film d'arnaque, c'est par définition compliqué. Mais il y a du "bon" et du "mauvais" compliqué. Comme le cholestérol, quoi…

Ca$h se perd dans un scénario hélas mal fagoté malgré une arnaque tarabiscotée à souhait. La situation de base est simple : Ca$h (Jean Dujardin) décide de venger la mort de son frère, Solal (excellent caméo d'une vedette du cinéma français. Tiens en parlant de caméo, au sujet du film de Rouve de dimanche dernier, j'ai oublié de signaler le "non caméo" d'un monstre du cinéma – jubilatoire…). Ca$h prépare un coup pour arnaquer un autre grand arnaqueur. Sauf que Ca$h a les flics au cul, renseignés par une balance dans son équipe. Ca$h découvre alors que la flic qui le suit n'est pas très claire… Qui va arnaquer qui ?

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Les auteurs du script ont commis l'erreur d'être trop précis. Trop descriptifs. C'est là, la difficulté du film d'arnaque. Être compliqué sans être compliqué. À force de tout montrer, tout détailler, tout expliquer, le film se perd. Non pas que l'on est perdu par l'intrigue. Au contraire. Car à vouloir compliquer l'intrigue par des sur-couches, celles-ci finissent par s'annuler et rendent la situation limpide. Du coup on découvre vite qui est le pigeon final ; en tout cas moi, j'ai hélas vite compris…

Que reste-t-il alors du film d'Éric Besnard ? Au niveau de l'histoire on se laisse quand même porter, malgré quelques longueurs, et mon plaisir a été de me demander comment le pigeon va se faire avoir et surtout pourquoi. Le final dans la pure tradition des films d'arnaque en grand hôtel sauve la situation. Quant à Dujardin, il fait du Dujardin. Reno fait du Reno. Et Berléand du Berléand. La réalisation est propre et carrée. bref, plus palpitant que la messe…

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En sortant du ciné je suis passé chez mon marchand de dvd sur marché. J'ai failli racheté Les associés. Je me suis rabattu sur Slevin (de Paul Mc Guigan – 2006 – Josh Hartnett, Bruce Willis…). Là aussi un bijou du film d'embrouilles. Mais là, c'est une autre histoire…

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Commentaires
J
Je parcours, je parcours.<br /> <br /> Bijou du film d'embrouilles comme tu dis. Le bourre pif sur le pas de la porte me rappelle un peu Blier (sourire). Dans le même genre, "Snatch" et "Arnaques crimes et botaniques" peuvent aussi être qualifiés de bordel philosophique.
N
Je me suis laissée emportée par les Dujardins et consors. Ce ne fût pas désagréable. Bien au contraire.
Derrière le Paravent Suèdois
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