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Derrière le Paravent Suèdois
8 septembre 2006

Note personnelle.

Finalement cela fait plus de 40 ans que je blogue. C’est une pensée qui m’est venue hier soir en sortant du cinéma. Une pensée sortie d’un télescopage d’idées, sur un tapis roulant conduit par des engrenages qui tournent en permanence dans ma tête. Une sorte de boîte à tricoter des délires, des réflexions, des concepts, des envies, des caprices, des sentiments… des rêves.

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Et aussi une boîte enregistreuse qui emmagasine des tas de trucs, puis les classe dans des casiers, des registres, des tiroirs et qui ressortent régulièrement sur des tapis roulants activés par d’autres engrenages, des poulies, des chaînes, des leviers. Oui, c’est ça des leviers… Souvent de sexe féminin…

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Mon premier blog était en Lego. Mon oncle, qui faisait son service militaire à Paris, m’avait ramené probablement une des premières boîte de Légo de ma ville natale du Sud-Ouest (Un patelin magique, Sarlat, pour ne pas le nommer…). Très vite j’ai mélangé les briques Lego avec d’autres trucs : bouts de carton, papiers, soldats, ficelles pour construire d’autres univers et des machines à billes, élastiques…

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Mes blogs suivants ont été en papiers. Cahiers, feuilles, collages, découpages de photos, de matières et premiers mélanges de textes et d’images. Chemises en cartons avec empilage de croquis, dessins, articles découpés. Bric-à-brac au cas où…

Vers 15/16 ans je me diagnostique cinémopositif. Étude des plans de la caméra des frères Lumière, croquis, séjours prolongés au club photo, nocturnes dans les œuvres de Sadoul et devant le ciné Club… Les marges de mes cahiers deviennent des flipbooks. Warhol a raison, on a tous un quart d’heure de célébrité. J’ai le mien en gagnant un concours de dessins animés organisé par une émission. Je gagne un passage à la télé et la diffusion de mon petit flipbook. Mais en fait, j’ai eu 2 vrais grands prix. Celui-là :

TetJ

Le second prix, c’est une caméra Bauer super 8. Je l’ai toujours 30 ans après… J’ai eu mon Bac sans quasiment rien foutre. J’ai passé la première et la terminale à filmer et animer tout ce qui me passait sous la main : dessins animés, monstre reptilien en pâte à modeler sur le carrelage de la cuisine, ballet de nouilles et de coquillettes, corbillard et croquemorts en cartons découpés, fusées en pot de yaourt dans un garage tapissé de noir, avion en plastique mitraillant le train électrique, tirages photos noir et blanc coloriés, copains en cow-boys dans un saloon en carton ondulé reconstitué dans un jardin…

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Ensuite j’ai blogué plus  sérieusement» : tenues de cahiers avec des idées de courts-métrages, des premiers textes de fiction, des notes sur les films vus avec photos découpées et collées, des dessins de fausses pub, puis des canards de lycées.

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40 ans que je mixe mes machins dans mon coin.

On me demande régulièrement pourquoi le titre de ce blog. C’est simple, ce blog est un tapis roulant qui sort de ma tête, avec des mixages, des rouages, des engrenages, qui font ce qu’ils veulent. Sa seule cohérence est son incohérence dans son contenu et sa continuité conceptuelle avec des thèmes et des sujets récurrents… (Je me comprends).

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Je blogue, comme on dit maintenant, depuis 2 ans. Mais cela ne change rien fondamentalement pour moi. Une plate-forme de blog, l’Internet, les jpeg, les mpeg, gif et autres formats point-machin, ne sont que des nouveaux Lego pour moi. Plus sophistiqués, plus magiques, certainement…

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Je suis adulte, père de 3 enfants, patron d’entreprise, responsable. Mais rien à y faire, je n’ai pas envie de vraiment grandir, toujours cette envie de m’amuser, jouer. Dieu merci, j’ai la chance de faire un métier où cette part de rouage et d’engrenage peut fonctionner. Des gens me paient pour ça…

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Ma cinémopositivité est définitivement incurable. Ce n’est pas un scoop. J’écris régulièrement sur les films que je vois parce j’aime faire cet exercice et j’ai envie de partager mes enthousiasmes ou mes déceptions.

Hier soir, donc mes engrenages se sont agités un peu plus que la moyenne. Je sortais du cinéma. J’étais dans un état particulier. Un état de jouissance rare et extrême. Comme si un gigantesque tapis roulant plus grand que d’habitude été sorti de ma tête… Je ne peux pas vous en dire plus, sauf que l’univers de ce film me touche au plus profond…

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Putain ! ce que cela fait du bien…

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Frank Zappa
Absolutely Free From  We're Only in It for the Money- 1968


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Commentaires
R
Héhé, c'est pas bête du tout comme raisonnement...<br /> Bon je suis plus jeune, mais je constate que moi aussi avant de bloguer je tenais des trucs dans des cahiers... très interessant...
I
Al > … ou de voir "Scarface"… hé, hè… on me fait des comptes-rendu, moi… On se voit bientôt ;-)
A
En fait tu blogues trop !!!!<br /> <br /> T'en as même plus le temps de manger au resto :)
Derrière le Paravent Suèdois
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