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Derrière le Paravent Suèdois
21 août 2006

Furyo, Kitano, Sakamoto, domo aligato gozaïmass…

End of Summer, Walking on the Moon. Sauf l’amerrissage… Yep, yep. Gloup. (Message perso)

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Un de mes trucs : la thésaurisation de dvd. Achats compulsifs par périodes dans les bacs de promo à la Fnac, ou pire, dans les rayons virtuels de cdiscount.com de dvd que j’empile. Dans le stock, retour sur une sortie des années 80, de Nagisa Oshima.

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Le Furyo de Oshima (1983) m’apparaît maintenant comme une curiosité cinématographique. Rencontre parallèle entre deux mondes, deux cultures, deux peuples.

Le pitch : Le capitaine Yonoi (Ryuichi Sakamoto) est responsable d’un camp de prisonniers anglais. La discipline et la tension au sein de ce camp sont extrêmes et pétries par l’horreur des codes ancestraux des samouraïs. Un nouveau prisonnier arrive, Jack Celliers (David Bowie). Un rapport d’admiration, répulsion, homosexualité rampante s’installe entre Yonoi et Celliers, cristallisé par deux acteurs pop star aux univers musicaux et parcours artistiques aussi riches l’un que l’autre…

furyo

Ce film est étrange, envoûtant et impénétrable. Intrigue lente et parallèle nourrie d’une dialectique philosophique au sein d’un autre «couple» (l’officier Lawrence et Hara, le gardien-chef du camp), télescopage entre des plans au maniérisme extrême, des panoramiques crus et médicaux sur l’horreur du camp, et flash-back en carton-pâte… Oshima navigue entre ce qui peut nous sembler de l’hermétisme nippon et un drame traité à l’américaine. Comme les prisonniers croisant en permanence leurs geôliers, sans se comprendre, ni dans un sens, ni dans l’autre, le spectateur reste parallèle au film. La barrière des cultures empêche toute interpénétration. Ce film se regarde à travers une glace. Mais le nez collé dessus…

Et dans les dernières minutes, tel un samouraï, d’un coup de sabre fulgurant, en un simple plan final, Oshima brise la vitre, pour nous balancer un cri, une émotion universelle. Hier soir, 23 ans après sa première vision au cinéma, j’ai encore frissonné.

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Double effet madeleine de Proust avec Furyo. Envie de revoir du Kitano.

Takeshi Kitano joue donc le rôle de Hara. C’est son premier rôle dramatique, à l’époque il était une vedette de TV nipponne et comique barge. Depuis Kitano est passé à la réalisation avec le succès que l’on connaît. Juste un mot sur un bijou dans sa filmographie, Zatoïchi. Film de samouraïs d’une beauté époustouflante.

zatoichi

Lenteur rapide de l’action (Zatoïchi est un Zorro nippon aveugle, mais magicien du sabre, qui rétablit la justice dans les petits villages sous le joug des ancêtres de la future mafia), images et cadres d’une précision architecturale, travelling réglés au laser (je vous assure qu’il y a des plans, on ne s’en rend pas forcément compte, mais c’est de la folie !), combats ultra stylisés (les giclures de sang ont été rajoutées à l’ordinateur pour un effet manga génial) et surtout un final magique et ahurissant ! Si vous ne connaissez-pas, quittez ce blog et allez louer le dvd !

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Furyo, madeleine double effet, donc. Sakamoto en boucle sur ma platine.

La sortie de Furyo, puis du Dernier Empereur ont permis à Ryuichi Sakamato d’avoir une place plus importante dans les bacs de la Fnac des années 80 à la fin des années 90.

sakamotol

20 ans maintenant que j’écoute cette musique qui vient du pays du soleil levant, mais qui mélange avec une richesse d’arrangements rare tous les courants musicaux : tradition japonaise, pop, electro, techno, jazz, latino, zouc, rap, arabe, classique… Hélas, la production de Sakamoto est plus rare depuis quelques années et moins bien distribuée en France.

Ryuichi Sakamoto ne s’use pas, c’est intemporel. L’élégance nippone et cosmopolite.

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Madeleine, triple effet, quand même. Mais là, je me comprends…

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Bonus. J’écris mes notes 1 ou 2 jours avant publication. Ce que vous venez de lire date de samedi, et le bonus qui suit de hier soir, vers 22h.

Pour rester dans le 7e art, j’ai été voir Miami Vice de Michael Maan. La série TV est un véritable musée des années 80 et de tout le mauvais goût que cette période porte en matière de design, mode, bagnoles, musiques…

miami

Michael Maan, le créateur de cette série, distille cette liqueur au goût kitch pour nous servir un excellent remix de ces années 80, sauce 2000. Mais à part le cocktail artistique, la mayonnaise ne prend pas. L’intrigue est tarabiscotée (mais c’était déjà le cas dans la série, j’ai le souvenir d’épisodes totalement imbitables !), le jeu des acteurs est inconsistant, dû probablement à des dialogues indigents, Gong Li a pris un coup de vieux… Filez au vidéo club et relouez le dvd du film de Starky & Hutch. Eux, au moins, ils ne se prennent pas au sérieux. Et Huggy les bons tuyaux, c’est plus sympa qu’un dealer cubain à Miami…

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C’est tout.

PS : Désolé pas de bande son. Difficulté pour charger un Ryuichi Sakamoto…

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Commentaires
I
demi-sel > tu me les "prêtes" ?<br /> Ah… you're a good you…
D
J'ai 4 SAKAMOTO dans un sac à la mirlitantouille, si tu veux j'peux t'les prêter...
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