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Derrière le Paravent Suèdois
16 août 2006

Cinémas d'été (suite…)

L’activité de ce blog est aussi dense que celle qu’un week-end à rallonge du 15 août à Paris. Calme.

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Dîner samedi soir chez des amis connus sur 20six. Discussion. «Tu as des nouvelles de Machin ? de Truc ? de Bidule ? non, et toi ?…». Et pensée étrange qui m’avait déjà traversé l’esprit : toute relation d’origine virtuelle est-elle destinée à s’éteindre progressivement dans le réel ? Quand la plate-forme de blog 20six fonctionnait, nous étions une bande d’une bonne trentaine de blogueurs parisiens à nous croiser et nous voir assez régulièrement au cours d’apéros, bouffes, sorties, anniversaires chez les uns ou les autres, etc. 20six a explosé. Depuis, je ne dois avoir de nouvelles et contacts «réguliers» qu’avec une petite poignée. Je me suis demandé si cela venait de moi (On ne sait jamais, peut-être que je sens le gaz ?). Non. C’est général… Alors je me suis posé la terrible question : est-ce qu’un blog compte plus que la personne qui est derrière ?

Bon, on passe à autre chose…

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Cinémas d’été, on continue. Bullitt de Peter Yates (1968). C’est la ressortie de l’été à (re)voir (à Paris au Grand Action, 5 rue des écoles, s’il passe encore…).

Le pitch est simple. Bullitt est un flic à San Francisco chargé de surveiller dans un hôtel un caïd qui doit balancer au cours d’un procès. Un tueur réussit à débarquer dans la chambre et fait un carnage. Le truand est dans un sale état… Bullitt enquête et va découvrir l’embrouille.

Bullitt, c’est le thriller élégant, jazzy et haut de gamme. Bullitt est un flic intègre, incorruptible. Il a une vie normale, un bel appartement et une copine sublime (Jacqueline Bisset). Bullitt s’habille bien, porte des super pantalons, va dîner avec des amis et écoute la musique de Lalo Schifrin. Bullitt mange bien et achète des fruits et légumes quand il revient du bureau. Bullitt conduit comme un dieu. Bullitt est un flic classe. Bullitt est Steve Mc Queen. Ceci explique cela.

bullitt2

Bullitt est un chef d’œuvre. Réalisation impeccable. Élégance des cadrages, montage précis. Générique design. Poursuite de bagnoles mythique dans les rues de San Francisco, Steve Mc Queen non doublé et conduisant comme un barge, bruit des moteurs 8 cylindres en Vé (que pompera par la suite Georges Miller dans son premier Mad Max). Musique envoûtante.

bullitt1

Bullitt, c’est classe.

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Cinémas d’été, on continue. Two for the Money de DJ Caruso (2006). Trop américano-américain.

Le pitch est a priori simple. Matthew Mc Conaughey est un ancien joueur de football américain qui se reconvertit dans le conseil en pronostics pour les parieurs. Al Pacino, grand businessman de ce marché le prend sous son aile. Ensemble, ils vont atteindre le sommet, puis…

2formoney

Ce film est inabordable. Le conseil en pari est une industrie là-bas, avec sites web, émissions sur le câble et numéros de téléphones surtaxés. Alors, à moins d’avoir vécu 6 mois à New-york, de connaître les règles du foot américain, le principe des bookmakers et les règles du championnat US, il est impossible d’apprécier ce film. Tout repose sur un dialogue très dense, truffé d’explications incompréhensibles pour un Français.

Al Pacino est bien bronzé (il rentrait de vacances pendant le tournage ?) et fait du Al Pacino, il cabotine, et Matthew montre sa belle musculature moite…

Suivant…

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Cinémas d’été, troisième ! Arrivederci Amore, Ciao de Michele Soavi (2006). Décidément les films italiens de méchants et de truands, ça le fait en ce moment.

Le pitch n’est pas simple. Alessio Boni est un ancien terroriste italien parti se faire oublier comme mercenaire dans une guérilla d’Amérique du Sud. Il revient au pays pour obtenir son amnistie pour un attentat commis dans le passé. Il va l’avoir après avoir balancé. Mais il doit aussi «s’associer» à un flic ripou. Et c’est reparti pour carambouilles, braquages et quelques cadavres…

Il y a quelques mois, était sorti le remarquable Romanzo Criminale réalisé par Michel Placido, qui joue justement le flic pourri. Il y a un vent sympathique dans le cinéma italien en ce moment. Un vent qui porte les effluves de Scorsese ou Tarantino, de belles histoires longues, où se croisent de nombreux personnages, des ambiances, des bandes son truffées de vieux trucs…

Le personnage d’Alessio Boni est le mal, froid et clinique. La séquence d’ouverture pose le gus. Mais bon, on est en pleine guérilla… Alessio revient en Italie. Flash-back par épisodes de ce terrible attentat. Alessio aurait un peu de cœur ? Il ne veut qu’une chose, devenir un citoyen normal, respectable. Avec femme et qui sait, enfants ? Et, la femme, il l’aura…

arrivederci

Mais le mal, c’est dans ses gènes. Et quand il faut sauver sa peau, avoir cette putain de respectabilité… Le film bascule en douceur dans un cynisme épouvantable, une violence sourde, une descente en enfer invisible.

Plan final magistral. Balai de parapluies sur un cercueil. Alessio "enterre" enfin sa sale vie…

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Cinémas d’été, donc ! Pirates des Caraïbes 2 de Gore Verbinski (2006). En attendant le 3, forcément, vu qu’on n’a pas le choix…

Le pitch est un sac de nœuds (de marins ?). Il est question de morts-vivants, d’un gros poulpe géant qui mangent des bateaux, d’un coffre, d’une clé, de compagnie des Indes, d’empire britannique, de pirates, de rhum, d’indigènes mangeurs d’hommes, d’une malédiction, de Keith Richard (pour le look de Johnny Depp…).

Sincèrement, pendant la première demi-heure, je n’ai rien compris. Moralité, il faut réviser le 1 avant d’y aller. Je l’avais vu à sa sortie (3 ou 4 ans déjà, je crois) et pas revu en dvd… Du coup, un peu largué sur les personnages et leurs motivations, le Black Pearl, la malédiction, Jack Sparrow et sa bande, le pourquoi et le comment du truc…

pirates

Cela dit, ce deuxième opus (le troisième ayant été tourné en même temps, et l’on comprend pourquoi…) est nettement moins réussi que le premier. Johnny Depp est moins bon, il en fait trop ou pas assez, je n’en sais rien, l’intrigue n’est pas très lisible et les séquences d’actions sont justes carrées et spectaculaires. On se réveille pendant…

Cinéma d’été quoi…

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Cinémas d’été, révision dvd. Sunset Boulevard de Billy Wilder (1950).

Le pitch est une leçon de pitch. Une star oubliée du muet tombe amoureuse d’un scénariste de troisième zone. Elle le paie pour écrire un scénario et le soumettre à Cecil B. De Mille pour son grand retour après 20 ans d’absence. Le drame se noue…

56 ans après, ce film est d’un modernisme ahurissant. Une intrigue subtile, un scénario dont les players actuels d’Hollywood devraient prendre des leçons, une réalisation parfaite, des plans au cordeau, un noir et blanc magnifique (mais pourquoi on ne tourne plus en noir et blanc, merde ?!). William Holden, Gloria Swanson et Eric Von Stroheim irradient littéralement l’écran. Un chef d’œuvre absolu et total.

sunset

Séquences d’ouverture et finale définitivement rentrées dans l’histoire du 7e art.

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Cinémas d’été, révision dvd, part 2. Les Affranchis de Martin Scorsese (1990).

Le pitch est le pitch.30 ans de la vie d’Henri, affranchi (remarquable Ray Liotta passé dans les oubliettes depuis…). Des années 50, alcool et jeux, à la fin des années 70, sexe et drogue. Descente douloureuse d’un mauvais trip…

15 ans après, ce film est toujours largement au sommet du podium des films de mafia. Ce film est dans mon panthéon. J’ai dû le voir 20 fois. Et à chaque fois, comme une femme dont on est fou amoureux, on a l’impression que c’est la première fois. C’est ça le vrai trip, celui qui est reproductible !

GoodFellas

Ce film est un trip. Au sens junkie. Régal total du jeu des acteurs, posé pour de Niro, vertigineux entre séduction et défonce pour Ray Liotta, déjanté total effroyable pour Joe Pesci, jouissance sur la densité du scénario, le découpage, les arrêts sur image, les travellings de furieux, les bastons rares mais d’une violence incroyable…

Ce film est un trip. Voyage dans les dessous de la mafia, ballade dans 30 ans de vie américaine, de modes, de design, de musique.

Ce film est le film de mafia. Le.

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Voilà, c’est tout pour aujourd’hui…

affichbullit

Quand un film démarre sur une swing aussi classe…
c'est forcément classe.

Bullitt Main Title (movie Version) – Lalo Schifrin - 1968.


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Commentaires
I
mirmi > C'est quoi ta station de RER ? ;-)<br /> Aldo Moro, bah, à des vieux croutons comme moi ça parle. Enfin un peu… Mais ces deux films sont bien faits parce qu'ils sont aussi parfaitement accessibles sans nécessairement connaître cette période de l'histoire de l'Italie, surtout pour "Arrivederci…" où c'est à peine évoqué. C'est plus le destin fatal et la psychologie du personnage qui sont le cœur du sujet…
M
(*A parte* Figurez-vous qu’il y a d’autres vieux de 20six qui ne se sont jamais encore rencontrés et qui, malgré tout, continuent leur « filature » à palabres à travers ce « machin »…Hé ! )<br /> Je ne suis pas encore allée voir « Arrivederci… », j’irai peut-être.<br /> Je dis bien peut-être… Parce que, pour qui a été inondé(e) des séries TV au sujet de ces histoires criminelles des années de plomb à l’italienne, on sait ma fois à comment elles se terminent (mal). (Même avec Michele Placido dans le rôle du BON inspecteur). Bon d’accord « Romanzo criminale » est bien torché et c’est une bonne chose qu’il s’exporte. Mais tu parlais « contexte »… Voyons voir, qui connaît encore le nom Aldo Moro ? Oki, oki, je sors…<br /> Bien à toi ! Ciao.
I
zesheep > ça se passe ici : http://20six.fr/aperoblog
Z
il est clair que j'ai décidé aussi dès le début du film que je n'amènerai pas mon kid le voir moi non plus !<br /> enfin pour ceux qui n'ont pas vu le 1er je te rejoins..<br /> il est où le mini ? où tesse que je peux trouver les infos ? tu viens pas ???
I
zesheep > Al est installé à Paris. On va essayer de se faire un truc, les survivants. Sinon lem0nstre a réouvert les minis. Il y en a un ce vendredi. Je ne suis pas sur de pouvoir venir…<br /> <br /> Pirates des Caraïbes. Bah, je suis un peu dur, mais je reproche aux scénaristes de ne pas avoir introduit quelques scènes pour resituer les personnages et leurs motivations. Ça ne mangeait pas de pain, et c'est une façon de captiver des spectacteurs n'ayant pas vu le 1. Et comme j'avais un peu oublié le truc… Avoue que les 30 premières minutes sont un peu obscures ! Je ne suis pas sur que ceux qui découvrent cet univers auront envie d'acheter le dvd du 1… <br /> Enfin, il y a moins d'humour que dans le premier, c'est plus "gore", plus "trivial" et les maquillages sont trops… Je crois que les kids vont avoir la trouille !
Derrière le Paravent Suèdois
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