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Derrière le Paravent Suèdois
29 mai 2006

Où ça va être long, qu’il va être question de signes prémonitoires, de Da Vincheries et de rock…

Ayé, j’ai vu le film de Ritchie. Vous savez, le héros de Happy Days…

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Des signes prémonitoires m’étaient déjà apparus. Tenez, comme je suis artisan en réclame et que cette semaine un des clients de l’agence a passé une publicité dans le Nouvel Observateur, j’ai reçu le numéro avec la photo de Mlle Tautou sur la une. Accompagné d’un titre en rapport : les sociétés secrètes. Il y a quelques mois, dans une vieille note, j’avais souligné ce nouveau concept en presse : l’invité de couverture, technique consistant à mettre à la une le nom ou la photo d’une vedette et de n’absolument pas en parler en l’intérieur. Marrant…

Bref, article totalement chiant sur ces fameuses sociétés secrètes, qui ne le sont pas tant que ça finalement, compilation de marronniers et lieux communs que l’on nous sert depuis que le bouquin de Dan Brown est sorti. Bien entendu, Da Vinci Code était cité dans l’article. Premier signe.

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Jeudi, fête religieuse catholique et donc visite de l’exposition Dragons à la grande Galerie de l’Évolution au Jardin des Plantes à Paris. Comment ? le rapport entre l’Ascension et les Dragons ? Euh, aucun, pourquoi ? Ah si, la plus grande qui me demande, «Est-ce que tu as vu Da Vinci Code ?» Et sa mère qui s’interroge si elle peut le voir. Deuxième signe.

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Zapping jeudi soir sur l’excellente émission de Monsieur Calvi, C dans l’air, sur France 5 (le seul truc intelligent que l’on peut regarder tous les jours vers 21h30…) Sujet du jour, avec historiens, journalistes religieux et représentant de l’Opus Dei, devinez ? Si, si. Débat sur la descendance de Jésus, le jour de l’ascension, fallait oser, hein ! (descendance - ascension, hein ? malin, Calvi !). Troisième signe.

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Vendredi, je fais des prises de vues à la Défense. On termine vers 14h et, avec le photographe, on fait un saut chez Virgin, histoire de voir les nouveautés.

Au rayon librairie, je manque de m’écrouler sur une montagne de livres consacrés au Da Vinci Code décodé, aux secrets de Léonard de Vinci, au Prieuré de Sion (dont j’ai appris la veille chez Calvi que c’est limite un canular. Les membres de la-dite société secrète sont soit effectivement des plaisantins limite débiles, soit des génies pour avoir fait croire à tout le monde que c’était une imposture et ainsi rester dans le secret le plus total, puisque c’est le principe des sociétés secrètes. Je vous laisse réfléchir…).

En partant mon œil est attiré par un pastiche du Da Vinci Code et un livre de photos de pin-up signées Harold Lloyd. Je le feuillète avec surprise. J’ignorais totalement que ce grand acteur comique muet avait eu par la suite une carrière de photographe de pin-up. Très beau livre. En reposant je tombe également sur un bel ouvrage sur Tim Burton.

Quatrième signe, donc. Pas le livre sur Burton, mais mon passage chez Virgin au milieu des montagnes de bouquins sur Da Vinci Code. Face à cette avalanche de signes, je ne peux plus faire marche arrière. Je me rends sur les Champs-Élysées.

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Le hall du Gaumont est désert. Je prends mon billet sur la borne réservée aux porteurs de la carte Pass. J’ai une demi-heure à tuer, puisque la charmante ouvreuse m’explique que je peux arriver 5 minutes avant l’heure de la séance. Fichtre, le Da Vinci Code ne remue plus les foules, les critiques mondaines cannoises qui ont sifflé le film seraient-elles écoutées ? J’opte en premier lieu pour l’hypothèse que tout Paris est parti en week-end.

J’en profite pour faire un tour à la Fnac sur les Champs. Pas de bouquins, que de la zik. Écoutes sur plusieurs bornes : Bob Sinclair, soupe disco électro indigeste ; le nouveau Pet Shop Boys, triste à pleurer, scotché sur les années 80 ; le nouveau Pink, ça va plaire aux kids ; le nouveau Bruce Springteen, osé, trop ricain, faut aimer (un peu comme si Johnny décidait de faire un album de bourrées auvergnates). Enfin je tombe sur le dernier Red Hot Chili Peppers.

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Ayé, le générique de fin du Da Vinci Code se termine. La salle du Gaumont à moitié pleine se vide.

Avec le bouquin, que j’ai lu l’été dernier allongé sur ma serviette à la plage, j’ai un rapport simple. Quand Dan Brown écrit dès la troisième page que Mitterrand a donné l’ordre que la pyramide du Louvre comporte 666 carreaux, on se dit, OK, le mec va nous faire une bonne salade niçoise, un bon truc bien gros que les producteurs rachèteront pour en faire un carton. C’est un roman, c’est écrit sur la couverture, faut le prendre pour tel. Point barre.

Dan Brown a réussi son coup. Écrire un bon petit thriller historique-religieux. C’est un bouquin divertissant, pour la plage, écrit comme un film. Nous y voilà.

Je ne vais pas faire le critique intello de Cannes, l’historien qui encule les mouches pour savoir si les évangiles ont été ratifiés (validés, approuvés, tamponnés, choisissez le verbe que vous voulez) par je ne sais quelle réunion papale, ou le spécialiste en sociétés secrètes, je n’y connais rien. J’y suis allé en spectateur moyen. Juste pour me distraire.

C’est simple : la première demi-heure est laborieuse, et il y a presque des passages où l’on s’emmerde, et puis quand ils ont en main le cryptex de Léonard, là ça décolle. Alors Ritchie, euh, Ron Howard, nous sert ce qu’il sait faire de mieux : du suspense et de l’action avec rien. Il déploie son art du montage, son sens du rythme, sa maîtrise des plans, des cadrages et de la musique pour nous tricoter des scènes d’actions expliquant le sens caché de la cène de Léonard de Vinci, le fonctionnement du cryptex avec caméra en haute voltige à l’intérieur ou en apesanteur sur la pyramide du Louvre pour le final. Beaucoup dans la forme, je le concède, mais c’est tout même bien ficelé et cela sert l’intrigue. Donc parfaitement admissible, voire justifié.

sophiedavinci

Sophie essaie de refaire le rubicube de Vinci.

On a glosé sur l’interprétation de Mlle Tautou. Je ne vois pas où est le problème. Elle, Tom Hanks, Jean Reno et les autres comédiens remplissent honnêtement leur contrat. Ils n’auront pas d’Oscar, c’est certain. Da Vinci Code, comme le bouquin qu’il suit de manière fidèle (mais pouvait-il en être autrement, avec son écriture très cinématographie ?), est un bon divertissement avec une intrigue qui ravira, énormément je pense, ceux qui n’ont pas lu le livre. Bref, carré, propre et (hélas) sans surprise.

robertdavinci

Robert présentant la nouvelle version de Power-Point.

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Le sens profond des signes reçus depuis 3 jours n’était pas que je vois le film de Ron Howard, mais que j’aille le voir. C’est ça la subtilité des signes comme nous l’explique Tom Hanks dans la séquence d’ouverture (assez bien foutue d’ailleurs. Je n’ai jamais vu une aussi belle présentation sur Power-Point, Bill Gates devrait la mettre en démo…).

Et oui, le sens réel, c’était en fait que je traîne mes guêtres sur les Champs et que j’aille à la Fnac. Et que je tombe sur le dernier Red Hot Chili Peppers. Je confesse honteusement que je connais peu ce groupe qui sévit déjà depuis une vingtaine d’années.

Stadium Arcadium, leur dernière livraison est un double album comme on n’en fait plus depuis des lustres. Un peu comme faisaient les grands groupes dans les 70, Led Zeppelin, Who, Rolling Stones, Deep Purple, etc. 2 heures d’écoute, réparties en 2 disques aux ambiances légèrement distinctes. Une première galette baptisée Jupiter, très rock (et plus commerciale) et une seconde, titrée Vénus, plus complexe dans les mélanges pop, rock, rap et funk. Je n’ai eu le temps de l’écouter que 2 fois. Mais ce disque va certainement tourner un bon moment sur ma platine. Et fournir la maison de disques en singles que l’on n’a pas fini d’écouter pour l’année à venir.

Je me réjouis que ce disque cartonne et que les kids l’écoute. Je connais peu le reste de la production de ce groupe hormis les singles et titres largement utilisés dans les BO d’Hollywood, mais cet album est une habile et très respectable synthèse des groupes que je viens de citer. Comme les grands doubles des 70, il mérite de nombreuses écoutes (28 titres…) pour en révéler ses pépites. En attendant, j’ai péché celle que vous écoutez avec un riff que l’on croirait que c’est le père Zappa qui est venu faire le bœuf…

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davinciserie

Bonus : photo-montage de signes.

C’est tout pour aujourd’hui.

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  Red Hot Chili Peppers She’s Only 18 – From Stadium Arcadium – 2006

 

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Commentaires
I
Sophie > Si tu as lu le bouquin, tu peux zapper… Par contre le Red Hot Chili, je recommande ;-)
S
Toujours pas vu donc pas encore d'opinion à ce sujet.<br /> Mais à vrai dire, je ne suis pas trop tentée...
Derrière le Paravent Suèdois
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