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Derrière le Paravent Suèdois
20 février 2006

Cher journal intime…

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Façon de parler, vu que vous devez être une cinquantaine par jour à lire mes âneries…

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Cher, journal intime, je suis bien dans mon cul. Merci Lapinou de 20six de m’avoir donné cette expression. Merci aussi pour ton brillant SMS de vendredi. Bon, si tu me lis, on se fait une bouffe avec qui tu sais du CM2, quand tu veux…

Longtemps que je n’avais pas eu un week-end pour moi tout seul. Quatre week-end que j’enfilais des activités avec les kids et les précédents, sorties et dîners à droite et à gauche. Là, week-end tranquille retranché dans mon palais de la cité royale. Et donc, je vais vous pondre une note bien longue et chiante. Allez c’est parti…

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Vendredi, ciné dîner avec mon ami Obiwan, photographe à Paris. Chez le japonais, après le film, Obiwan me fait remarquer que mon blog est très ciné en ce moment. Que cela déconne moins qu’avant. Bah, Obiwan, tu ne me racontes plus d’histoires, alors forcément, c’est plus calme.

Tiens qu’est-ce que tu as fait pour la St-Valentin cette année ? Tu te rappelles l’an dernier, comme tu n’avais pas de petite amie, tu as appelé une copine pour lui demander de toucher ses seins, comme ça, juste pour la St-Valentin. Et là cette année ? Rien. Ne t’étonne pas alors si je parle de cinéma. Tu es marrant toi… Ah ? tu as envoyé des SMS à toutes tes ex. ? Et alors ? 2 rendez-vous. Bon, ben à suivre…

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Les Pieds Nickelés au MOSSAD. C’est l’impression que l’on a lorsque l’on voit le commando réuni pour la première fois. Ils ne connaissent pas, n’ont pas vraiment fait de terrain, mais ils sont tous des agents du MOSSAD. Leur mission : éliminer une dizaine de Palestiniens. Le premier est retrouvé à Rome et ils l’abattent dans le hall de son immeuble. C’est hésitant, un peu bricolage, mais bon, ils y arrivent. Et puis les Arabes sont retrouvés un par un, méthodiquement.

Nos Pieds Nickelés deviennent plus vite qu’il n’y paraît de véritables machines à tuer, avec des dispositifs de plus en plus sophistiqués, enfin, façon de parler. Nous sommes au début des années 70, ils agissent avec les moyens du bord, de vieux explosifs récupérés de la seconde guerre mondiale, sans aucun soutien logistique, juste un mystérieux contact, un Français qui leur balance les lieux où trouver les cibles.

Munich, le dernier Spielberg est un bon film. Que dire de plus ? C’est carré, étouffant, angoissant, long, stressant, éprouvant. Comme peut l’être la mission de ce commando du MOSSAD en électron libre et chargé d’éliminer tous les organisateurs palestiniens de la tragique prise d’otages des athlètes israéliens pendant les JO de Munich.

Spielberg filme sans fioriture, dans une lumière crue, avec un montage nerveux et elliptique et nous propose un véritable thriller. Et savoir si c’est juste ou pas sur le plan historique, je m’en fous. Il y a eu une polémique dans certains quotidiens sur de prétendues prises de position du réalisateur. Il n’y a aucune prise de position particulière dans ce film. Spielberg est juif, mais son film est froid. L’action est présentée de façon presque clinique. Et si les membres du commando ont des états d’âme, ils sont justifiés par la nature même de leur mission et de ses conditions extrêmes d’exécution. Ce qu’ils ont à faire est forcément destructeur. Spielberg se contente de le montrer dans quelques scènes nécessaires à la tenue du film pour lui donner une autre consistance qu’un simple Mission Impossible au MOSSAD.

Cela dit, Spielberg qui a beau être un des plus grands réalisateurs américains actuels éprouve toujours un besoin de faire dans ses films «historiques» des montages ou plans allégoriques «malheureux». On lui a reproché la scène de la douche dans La liste de Schindler. Il commet à nouveau une maladresse, avec le dernier morceau de la reconstitution de la prise d’otages qui est saupoudrées dans le film, en petites séquences crues, caméras épaules. Le parallèle proposé est mauvais et grotesque… Hormis, ce "ratage", Munich reste donc un bon film.

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Obiwan regrette un peu mes notes débiles sur mon ancien blog. La conversation dérive sur ce qu’il peut aller voir au ciné avec ses filles. Je lui conseille la désopilante Véritable histoire du petit chaperon rouge (voir ma note de la semaine dernière) et le dernier Michaël Youn. Si, si…

Comique, c’est terrible ça te colle. Et pourtant, tous les comiques le disent et le répètent, faire rire, c’est du boulot ! Et le boulot, à la base ce n’est pas forcément marrant. Et ils sont au final de très bons comédiens et certains metteurs en scène, producteurs, véritables hommes complets de cinéma…

Tiens, Jerry Lewis. Je me replonge un peu dans son parcours et sa filmographie en ce moment. Ce mec a oublié d’être un con ! 145 de QI, professeur de cinéma à l’UCLA en Californie, producteur de ses films et «inventeur» en 1960 du système de vidéo contrôle pendant les tournages. Charlie Chaplin a fondé United Artists, Buster Keaton dirigeait tout sur ses films, Stan Laurel était consultant en scénario. Et un jour, les grands comiques font le rôle dramatique, qui, lui, te scotche : Chaplin, Lewis, Bourvil, Fernandel, et plus près de nous Coluche, Blanc, Jugnot, Carrey ou Dupontel… Dupontel, un grand celui-là !

Rire est très dur. La preuve ? Connaissez-vous autant de comédiens ayant un parcours dit classique qui ont réussi dans le comique ? On a vite fait le tour…

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Et Youn dans tout ça ? Son string et son mégaphone du Morning Live lui collent toujours au cul. Il n’empêche, si ce n’est pas le film du siècle, Incontrôlable est un bon film. Et comme les critiques et l’intelligentsia français ont Youn dans le collimateur, forcément tout ce qu’il fait et fera c’est de la merde.

Alors, je vais défendre Michaël Youn. Ce type est un bon acteur. Il sait jouer et si dans Incontrôlable il fait un numéro, il nécessite forcément du talent.  Déjà, rien que de jouer en sachant que sa voix va être doublée par celle d’Eddy Murphy ! Si, si, comme dit Gustave Parking, je vous laisse réfléchir dessus. Tiens Obiwan, je prends les paris que dans quelques années, ce gars, il nous fera le rôle qui tue et passera derrière la caméra.

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Leone a-t-il, oui ou non, réalisé Mon nom est Personne ?. Samedi, suivant les bons conseils de Vincent, je me suis offert le dvd de l’oraison funèbre du western-spaghetti, pour reprendre les propos de Tonino Valerii, son réalisateur.

Avant de continuer, je voudrais signaler une déception d’ordre technique. Le son est mono. Pourtant on a bien réussi à stéréophoniser Il était une fois la Révolution ou Le bon, la brute et le truand ? Dommage, surtout pour la somptueuse musique d’Ennio Morricone…

Mon nom est Personne est un film correct, de bonne facture proposant quelques belles séquences, dont celle de la horde sauvage, 150 cavaliers abattus par un seul homme, Jack Beauregard, le tout sur l’air de la Walkyrie revu par Ennio Morricone.

Effectivement ce film marque la fin du western. Tout court. La fin de la légende l’Ouest. Comme je l’ai déjà écrit ici, l’œuvre de Leone est extrêmement cohérente dans son déroulé. Ses personnages sont progressivement aspirés par l’Histoire. Le western se dilue dans l’Histoire des États-Unis, ses progrès techniques, économiques et sociétales. Quand il met en chantier Mon nom est Personne, en 1971, Leone travaille déjà sur Il était une fois l’Amérique. La page du western est déjà tournée en partie dans sa tête. Mais voilà, Leone est avant tout un homme de cinéma… Chassez le naturel, il revient au galop !

Le dvd comporte un remarquable bonus de 55 minutes avec une longue entrevue de Tonino Valerii qui répond à la fameuse question : oui, Sergio Leone a dirigé des séquences de ce film. Curieusement, il s’agit des scènes de comédies pures avec Terence Hill, en particulier celles du concours de tir dans le bar et dans les WC avec le conducteur de locomotive à prostate récalcitrante. Tonino Valerii ne cache pas sa colère. Il ne comprend rien à la scène des WC. Pour le concours de tir, il avait prévu 2 jours de tournage. Leone y a passé une semaine…

Ce western est surtout la fin d’une époque. Celle où l’argent coulait à flot dans le cinéma italien. Leone dépensait des sommes pharaoniques sur ses tournages. Et ses westerns, et aussi ceux de Tonino Valerii (Dont on peut voir les bandes-annonces en bonus ; elles sont à pisser de rire, tellement c’est kitch.), rapportaient des sommes folles à l’industrie du cinéma italien et finançaient ainsi les autres réalisateurs de l’époque.

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Le film de genre est nécessaire à la (sur)vie du cinéma. Le cinéma est à la fois un art et une industrie. Tous les grands réalisateurs, qui étaient souvent des producteurs, l’avaient (l’ont) compris. Le plus bel exemple est probablement Kubrick qui a justement revu les genres : fantastique, horreur, guerre, science-fiction, gangster… Sauf le western, à son grand malheur puisqu’il tourne en boucle depuis Leone.

Dites messieurs Spielberg ou Tarantino, quand est-ce que vous nous faites un bon western ?

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Penser à écrire un truc débile la prochaine fois.

Musique du générique partie de pêche de Mon nom est Personne. 1973 réalisé par Tonino Valerii et Sergio Leone. Avec Ternce Hill et Henri Fonda. Musique Ennio Morricone.


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Commentaires
I
dabro > Je l'ai vu tard pour la première fois. En revanche quand j'étais ado j'avais le 33t de la musique que je trouve géniale…<br /> <br /> yoyostereo > Le cinéma est un art. Pourquoi le diverstissement ne serait pas un art ?
Y
on a beau les voir, les revoir, se dire que c'est du cinema de divertissement, - pas de l'art - il ya toujours quelque chose a redecouvrir∞ et les musiques si etonnantes de moriconne!
D
J'ai revu un bout de "mon nom est personne" l'autre jour... J'avais beaucoup aimé quand j'étais ado !
I
lollah > ah, je vais peut être te contrarier, mais je trouve terriblement mauvais tous ces nanars avec Terence Hill et Bud Spencer. Mais les kids doivent aimer.<br /> Leone ne sait pas cacher d'avoir pris Terence Hill façon Trinita dans Mon nom est Personne pour "récupérer" le succés de cette série de westerns et qui l'agaçait un peu…
L
mon pére adore! et les comédies avec Térence hill et Bud Spencer aussi il fait connaître cela à flo pendant les vacances, ainsi que les bons western!<br /> bonne nuit.
Derrière le Paravent Suèdois
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