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Derrière le Paravent Suèdois
27 janvier 2006

Les films d'une vie…

Certains blogueurs de Canalblog me connaissent sur 20six. La migration vers un nouveau système de cette plateforme est un échec total pour l’instant, et mon blog sur 20six est dans un triste état. Quitte à refaire un blog, autant que je le fasse sur une plateforme en état de marche. On m’a conseillé canalblog… Je commence par une redif d’une ancienne note sur 20six, histoire de tester les fonctions de canalblog, et de rapatrier des posts auxquels je tiens un peu.

Bienvenue derrière le Paravent Suédois…

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Week-end très ciné, finalement…

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En supposant que je dois voir environ 3 films par semaine et ceci depuis, mettons, 30 ans… Calculette ? J'ai dû voir 4 700 films. Je gonfle à 5 000 car il y a des périodes où je me bouffais un film par soir. Pourquoi calculer cette statistique sans le moindre intérêt ? J'ai déjeuné vendredi dernier avec Obiwan et deux collaborateurs de l'agence et, bien entendu, on a parlé cinéma. Et Obiwan nous posa la question qui tue : «Au fait, c'est quoi les films les plus importants de votre vie ?»

Évidemment, répondre à cette question quand on a vu 5 000  films n'est pas simple. Mais j'y suis arrivé, en partie, en citant effectivement des films importants, non pas pour leur qualité, mais pour l'instant et la rencontre. Ce ne sont pas forcément des chefs d'œuvre. Quelques uns, en vrac :

Orange mécanique
J'ai dû le voir 20 fois. Pour beaucoup de monde, il a salement vieilli. Je ne trouve pas et il garde une ultra violence d'actualité. Ce film est ma première vraie rencontre avec Kubrick. J'avais déjà vu 2001 ; il m'avait seulement impressionné sur le plan technique. Là, j'ai découvert un cinéma flamboyant, baroque, allumé, pop. Kubrick est totalement à part.

Tommy
Là aussi, ce film a vieilli. Mais son coté kitch pop seventies est un régal aujourd'hui. Ce film est une baffe pour l'époque, un délire visuel jamais vu, qui a indiscutablement servi de modèle pour des générations de réalisateurs de clips et d'autres films musicaux. Et puis c'est les Who, bien sûr, Jack Nicholson en docteur séducteur, et aussi un émoi érotique d'adolescence (J'avais 14 ans) : la sensuelle Ann Margret se roulant dans du chocolat liquide, des haricots (voyez la séquence, vous comprendrez…) et se frottant sur un traversin phallique. Très sexe !

La règle du jeu
Ce film est considéré comme un des plus grands films de toute l'histoire du cinéma. Je découvre Renoir à 13 ou 14 ans. Un cinéma de comédie, une fantaisie dramatique. Carette, Dalio et Renoir me fascinent. L'histoire mondaine qui fit scandale à l'époque me porte littéralement. Renoir et ce film me donnent goût un cinéma de comédie, intime, de simples rapports humains. Pas de pan-pan tutu. Suivront Bergman, Allen, Sautet… À 14 ans, je deviens cinéphile.

Les 3 jours du Condor
C'est mon premier film interdit au moins de 13 ans vu en salle. La caissière ne croyait pas que j'avais l'âge. J'ai failli ne pas entrer. C'est un bon thriller obscur et tordu sur un agent de la CIA traqué. Je n'ai pas tout compris. Je me souviens du job de Robert Redford pour la CIA : lire tous les polars de la planète pour trouver des trucs qui pourraient être utilisés en vrai. Quand on sait que l'attentat du 11 septembre avait déjà été imaginé dans un bouquin…

Taxi Driver
Mon premier film interdit au moins de 18 ans vu également en salle. Mal à l'aise à la fin. Première fois que je vois de la violence aussi crue dans une salle obscure. 2 pointures entrent dans mon ciné : Robert de Niro et surtout Scorcese. Il faudra que je vois Les affranchis (Que je considère comme le meilleur film de mafia vu à ce jour) pour que je découvre la puissance de ce réalisateur.

Salo ou les 120 jours de Sodome
La seule fois de ma vie, à ce jour, où j'ai été tétanisé dans une salle de cinéma. Je viens également d'avoir 18 ans, j'ai entendu parler de Pasolini, réalisateur maudit, et vu à la télévision son dérangeant Théorème. De ce film, je garde un mélange de «fascination» et de dégoût. Qualité exceptionnelle de la réalisation, élégance et raffinement ambiant pour filmer l'horreur. La fin est au paroxysme, un massacre filmé à la longue-vue. En silence. Pasolini reste un mystère.

Tron
1983. Je suis étudiant en école d'ingénieur et avec des copains on bricole à tour de bras des programmes en 2D filaire. Je me souviens d'É. qui me dira en sortant de la salle : «ce film est un orgasme visuel». J'ai joui à l'époque. C'était proprement révolutionnaire. Et en plus c'était du Disney !! Dommage avec le recul. Il avait inventé un cinéma 3D de barges. Visiblement, ils n'ont pas su transformer le coup et devront attendre 15 ans et l'arrivée de Pixar…

Le Grand Bleu
On ne rigole pas ! Ce film est irregardable aujourd'hui. Comme tous les Besson d'ailleurs après 5 ou 6 ans de recul. Seulement, voilà, à l'époque j'admire Besson. Il m'a bluffé avec son Subway, premier film clip - pub, et les rares extraits vus de son Dernier combat, son premier film en noir et blanc post-apocalyptique (Je l'ai vu depuis, et je me demande si ce n'est pas finalement son meilleur film ?). Son histoire de plongeur autiste et de dauphins ne m'intéresse absolument pas. Seulement, Besson réalise un film à l'américaine, façon de dire q'un frenchy peut reprendre un ticket pour Hollywood. Il le fera avec son Cinquième Élément et son activité de producteur avec Europa Corps. Un Français qui monte des films aux US, ce n'était pas arrivé depuis un sacré moment…

Bon, je vais en rester là. Je pourrais aussi parler de La ruée vers l'or de Chaplin. Une autre fois…

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Tiens, puisque j'ai parlé de Besson, son dernier est une déception abyssale ! Je parle de son western produit par Europa Corps : Bandidas.

 

Je ne suis pas naïf ! Je me doutais bien que cette histoire de cowgirls braquant des banques au Mexique n'allait pas être le film du siècle. Au mieux un divertissement pour se reposer les neurones, sans prétention, sorte de faire-valoir pour les charmantes Mlles Cruz et Hayek. Que nenni !

Ce film est un ratage complet, intégral, sans appel. Et Besson ne peut pas nier sa responsabilité. Il signe l'histoire, le scénario, les dialogues et produit. Et Eric Serra compose la musique, comme au bon vieux temps de Subway et du Grand Bleu. Pourtant, Besson, également producteur, a foutu une paix royale à Tommy Lee Jones pour monter et réaliser son Trois enterrements. Résultat ? Un western moderne, intelligent, d'une beauté rare, émouvant.

Sur le papier, Bandidas, applique les «recettes» d'un Sergio Leone. Rencontre de 2 personnages opposés en caractère, personnalité et milieu d'origine ; toile de fond historique ; humour et désinvolture ; violence esthétique. À cela on ajoute les aspects de la réalisation spaghetti : gros plans, personnages sales, musique, lumière, etc. En pâtisserie, quand on suit exactement la recette, on réussit le gâteau. Hélas, Sergio Leone, ce n'est pas de la pâtisserie, ni de la simple cuisine. C'est de la haute gastronomie. Besson en a fait un hamburger sans odeur et sans saveur. À part un court numéro de Sam Sheppard en professeur de braquage de banque, il n'y a rien à sauver dans ce film.

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Continuons avec le cinéma, avec le dernier George Clooney. Good Night And Good Luck, le deuxième film écrit, produit, interprété et dirigé par George Clooney montre une deuxième fois que l'ancien urgentiste est un grand metteur en scène. Hélas, il ne confirme que l'aspect technique.

Le premier film de George Clooney se passe déjà dans le monde la télévision, au début des années soixante. Confession d'un homme dangereux raconte l'histoire «vraie» d'un producteur animateur qui inventa le principe de l'émission Tournez Manège. L'heureux couple gagnant de chaque émission partait alors en voyage en Europe, en RFA par exemple, en compagnie de l'animateur. Au cours de ce voyage, l'animateur en profitait pour laisser tranquilles les tourtereaux, faire un saut en RDA, histoire d'exécuter quelques contrats pour la CIA. Oui, l'animateur était tueur pour le compte de l'agence de renseignements. Sur ce pitch ahurissant, George Clooney signe un film magistral, avec une capacité particulière à rendre avec précision l'atmosphère de l'époque : décors, lumières, costumes, musiques, casting, etc.

 

Pour son deuxième film, Clooney applique le même mode opératoire. la note est donnée dès le générique, remarquable série de plans en noir et blanc, volés au cours d'un dîner de gala, ambiance jazz 50's, images littéralement d'époque. Seulement l'histoire traitée par le cinéaste, même si elle est très intéressante, «instructive», ne nous touche malheureusement pas. Elle est trop américaine (Une équipe de journalistes de CBS va contribuer à la chute du sénateur Mc Carthy, le fou qui voyait des communistes partout), puise trop dans l'histoire de la télévision et de la culture d'outre-Atlantique. Qui peut comprendre en France l'intérêt d'une scène où le héros présentateur, la mort dans l'âme, doit se cogner une interview de Liberace ?

On ne rentre pas dans le film à 100%. Alors on admire le magnifique noir et blanc, cette image de vieux cinéma refaite avec précision, les intermèdes jazzys. Et l'on étouffe comme les héros. Pas un seul plan en extérieur. Tout est en huis clos, entre le bureau du patron de CBS et le petit plateau TV.

Ce n'est pas grave, Clooney est un grand réalisateur. Rendez-vous au numéro 3…

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Oh Lori - Alessi Brothers (1976 ?). Un moment que je voulais placer cette chanson sirupeuse. Souvenir d'adolescence, et puis ce mélange pop jazz rétro, avec Clooney, ça le fait, non ?

[Publié sur 20six le 23 janvier 2006]

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Commentaires
I
Ah, oui le coup des pubs sur les blogs en fonction du contenu ! Sur ma dernière note, je dis que je n'aime pas payer les impôts… Et pouf ! une pub Cofidis… Magique, non ?<br /> Ceci dit, il n'y a pas de pop-up comme sur ailleurs, enfin, je me comprrennnddsss…<br /> ;-)
S
Et j'ai pas de pub Cofidis en en-tête… :-)
S
Sur 20six il faut s'abonner par fils RSS si on veut avoir les retours. Cela dit je reçois un mail à chaque commentaire chez moi.<br /> J'ai une seule note de disparue à cause de la migration sinon rien n'a été vraiment bousillé, il a juste fallut remettre un peu ne page, ça m'a pris 3 heures. Je pense que si j'avais ouvert un compte ailleurs ça m'aurait pris le même temps sauf que sur 20six j'avais déjà tous les éléments sous la main. :-)<br /> Ensuite, bon le rapport au blog c'est perso. Je pense toujours que le contenu prévaut sur l'apparence, du coup j'ai encore plus de place pour les photos puisqu'elles sont inutilisées je gagne presque 10Mo d'espace, c'est tout bénéf.<br /> Je ne crois pas qu'un blog soit un musée, c'est vivant, c'est la dernière note qui sera toujours la plus lue. <br /> C'est l'avantage du HTML d'avoir une page personnalisable, hier je me demandais si je n'allais pas mettre les Fils RSS sur mon blog, on peut le faire assez simplement.
I
D'Arcy > Salut ! <br /> Sur Canalblog, il n'y a pas non plus de suivi de commentaires. Je n'ai vu ce système que sur Hautetfort, Blogspirit et Typepad (je crois) où tu peux t'abonner à des fils de discussion. Sur 20six, c'est aussi proposé mais cela ne marche pas.<br /> Mon départ de 20six a été "impulsif" on va dire. Tout été bousillé et cela m'a gonflé. Toutes mes notes que je prenais la peine d'illustrer parties en fumée…<br /> Mon choix s'est porté sur canalblog à cause de la maquette qui me permettait de refaire un truc voisin de 20six. Mais c'est moins souple, c'est assez fermé au HTML.<br /> Canalblog n'est pas vraiment communautaire. C'est le suivi des comments qui créé à mon avis la communauté.<br /> Mais bon, je garde toujours un œil sur 20six. Comme je l'ai dit, je suis ici à l'hôtel…
S
Finalement, la migration de 20six est très agréable et les blogs sont ultra maniables. Je crois que j'aurais dépensé beaucoup plus d'énergie à migrer que de remettre ça d'aplomb.<br /> Je crois que c'est une question de mentalité d'utilisation : le tout tout de suite. <br /> De toutes façons tout changement est bénéfique, ça a passé un bon coup de balais sur 20six et fait perdre de mauvaises habitudes et des gadgets inintéressants, les listes, les bonbons, la " foire au fake " , on gagne en indépendance et en maniablilité (si on veut/peut bien mettre les mains dans le cambouis HTML) c'est évident. Peut-être que 20six convient maintenant aux indivualistes et Canalblog aux communautaristes.<br /> Cela dit il est regrettable que 20six n'ait pas fourni plus de tutoriels et de templates modifiables.<br /> Le suivi de commentaires va revenir à la fin du mois, ça par contre je trouve ça moyen et j'espère qu'on pourra le désactiver en fonction des notes.<br /> Par contre, si tu tiens à tes notes, pourquoi ne pas les sauvegarder au format .rtf tout simplement ? C'est encore plus secure que le net.
Derrière le Paravent Suèdois
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